🏆Ce prix, qui récompense un auteur pour l’ensemble de sa carrière, est dévoilé à l’ouverture du Festival pour Emmanuel Guibert qui présidera l’édition 2020.
💡À ne pas confondre avec le palmarès et les prix des meilleurs albums qui seront dévoilés samedi soir lors de la Cérémonie de remise des Prix.
[Live Tweet] « Sur les prix, j’ai fait le tour de la question. C’est un intermède agréable dans mon travail, je vais me remettre à ma table à dessin » Emmanuel Guibert, lauréat du Grand Prix 2020 #emmanuelguibert #BD2020 #fibd #fibd2020 #FIBD #FIBD2020 #grandprix2020 pic.twitter.com/pN7I37biqj
— Festival d’Angoulême (@bdangouleme) January 29, 2020
Qui vote et comment ?
C’est la question la plus entendue à chaque remise de ce prix, mais qui vote ?
Ce ne sont pas les lecteurs ou un comité d’experts, depuis 2015 le Grand Prix est élu par ses pairs, mais les auteurs·trices.
Les organisateurs du Festival international de la BD d’Angoulême (FIBD) annoncent un peu plus de 1600 auteurs·trices inscrit.es.
Tous les auteurs·trices édité.es en langue française, de toutes nationalités, peuvent voter pour un trio de leur choix. À la fin de ce premier tour de vote libre, les 3 auteurs ayant recueilli le plus de votes sont proposés au 2e tour. Cette année, Catherine Meurisse, Chris Ware et Emmanuel Guibert.
Élu par l’ensemble des auteurs votants, Emmanuel Guibert est le 47e Grand Prix qui succède à Rumiko Takahashi.
Emmanuel Guibert, l’auteur qui sait tout faire
Dessinateur de génie, scénariste incontournable il est depuis longtemps l’un de mes auteurs préférés, dont les dessins m’attrapent et me poussent dans une sorte de rêverie éveillée.
Au fil des livres, j’ai découvert un conteur précieux ainsi qu’un dessinateur fabuleux qui explore de nouvelles techniques à chaque album et se renouvelle beaucoup : il n’y a qu’à jeter un œil sur ses carnets de voyage fascinants. Avec Japonais en haut de la pile, un carnet qui mélange dessins & nouvelles, réalité & fictions.
Difficile de ne pas vous conseiller toute l’œuvre de Guibert –peu importe l’ordre où on les découvre– en passant par Le Photographe, Les Olives noires, Le Capitaine écarlate, La Fille du professeur,… mais aussi ses albums pour la jeunesse comme les séries Sardine de l’espace et Ariol.
Que ce soit destiné aux adultes ou aux enfants, ce sont les relations humaines, les sentiments et l’attention aux détails qui sont au centre de son œuvre.
Ce sont des albums qui nous invitent à nous questionner, à réfléchir à ce qui est important tout en prenant beaucoup de plaisir à lire ces fictions, souvenirs et anecdotes.

Quoi lire ?
🧡 Le Photographe avec Frédéric Lemercier & Didier Lefèvre, Dupuis
🧡 La Guerre d’Alan, L’Association
J’ai commencé par La Guerre d’Alan et Le Photographe à peu près en même temps. En plus des sujets fascinants de ces livres qui s’attachaient à des histoires vraies et à des moments historiques, il y avait ce dessin étonnant, à la fois fantomatique et obsédant. Certains moments, les hommes n’étaient que des ombres dans des étendues vides que l’on sentait grouillantes de monde. Alors que d’autres silhouettes semblaient sortir d’un documentaire sans que cela pose problème. Le trait, ou plutôt les traits, d’Emmanuel Guibert fascinent par leurs mystères et leurs simplicités.
🧡 Le Capitaine écarlate avec David B., Dupuis
Inspirés par les nouvelles de Marcel Schwob (que je vous conseille fortement même si ce n’est pas de la bande dessinée. Disponible en 1 volume chez Libretto ), cette album est la rencontre de deux conteurs érudits qui proposent une histoire de piraterie en plein Paris. Un conte cruel baigné de références poétiques & littéraire, de clins d’oeil graphiques aux artistes du XIXe siècle & à l’argot de Paname.
🎨 Japonais, Futuropolis
🎨 Italia, Dupuis
Pour les curieux de dessins, je recommande vraiment ces deux carnets composés à partir de carnets de voyages, dessins, croquis, idées, textes du dessinateur parmi toutes ces archives lors de voyages. Ce sont les plus beaux à mes yeux mais vous pouvez aussi explorer du côté de La campagne à la mer & Le pavé de Paris.

Pour lire en famille
🧡 Ariol avec Marc Boutavant, BDkids
De loin, une des meilleures BD pour la jeunesse, Ariol met en scène le quotidien d’un petit garçon avec ses problèmes, ses préoccupations et des interrogations. Inspiré de ses propres souvenirs, Emmanuel Guibert raconte une enfance idéale mais pas idéalisée. Sans faire la morale ou donner des leçons, toujours avec humour et ingéniosité, les auteurs proposent des situations qui touchent tous les enfants et leurs parents. Pour couronner le tout, le dessin de Marc Boutavant est fantastique, à la fois simple et plein de vie ; le monde d’Ariol est crédible dès les premières pages. J’aurais vraiment aimé avoir cette série enfant !
🧡 Sardine de l’espace avec Joann Sfar & Mathieu Sapin, Dargaud
Le pendant science-fiction d’Ariol, un brin plus déjanté où nos héros, une bande de pirates, sillonne l’espace pour déjouer les plans diaboliques des horribles Supermuscleman & le Docteur Krok.
Jeux de mots à toutes les pages, avec une liberté dans la narration et le dessin, cette série jeunesse détonne dans les rayons jeunesse.
N’hésitez pas à venir en parler ou nous demander des précisions sur les réseaux.