Aujourd’hui, j’ai décidé de vous présenter trois albums autour de trois figures incontournables. Trois albums coups de cœur qui vous feront re/découvrir des artistes et une jeune fille aux destins inoubliables.
Sommaire
🔶 Nymphéas noirs de Fred Duval & Didier Cassegrain, adaptation du roman de Michel Bussi, Dupuis
🔶 Delacroix de Catherine Meurisse d’après le texte d’Alexandre Dumas, Dargaud
🔶 Le journal d’Anne Frank d’Ari Folman & David Polonsky, Calmann Levy
Nymphéas noirs mise en scène par Fred Duval et illustrée par Didier Cassegrain, Dupuis, 2019. Adaptée du roman de Michel Bussi.
Le défi fou d’adapter un roman à succès en bande dessinée. Réussir à adapter un roman de plus de 300 pages en 140 pages. Un pari réussi avec brio. Je vous avais déjà parlé du roman de Michel Bussi du même titre, que j’avais A-DO-RÉ. Une fois de plus, j’ai été embarqué.
L’histoire se passe dans le village de Giverny, là où Claude Monet a peint la majorité de son œuvre, là où une flopée d’artistes se sont rendus et se rendent encore. Où des milliers de touristes font escale chaque année. Sérénité et calme règnent lorsqu’un meurtre inexpliqué survient. Jérôme Morval, ophtalmologue, est retrouvé mort. Le crâne saccagé, un coup au cœur.
Tandis qu’un enquêteur est envoyé sur place pour résoudre l’affaire, trois femmes aux vies totalement différentes croisent son parcours. Mais laquelle des trois en sait davantage sur ce crime ? À côté de ça, la rumeur court que certains tableaux d’une valeur inestimable, les Nymphéas noirs, auraient été dérobés ou perdus.
Quel plaisir de lire ce roman adapté en bande dessinée. La mission pour le dessinateur était probablement loin d’être facile. Retranscrire l’univers et l’époque artistique de Monet, vous imaginez ? Les aquarelles sont lumineuses en totale adéquation avec la peinture impressionniste.
Une histoire qui captive, qui décoiffe, remplie de suspense qui reste fidèle au roman. Sinon… regardez-moi cette magnifique couverture.
Delacroix textes d’Alexandre Dumas, dessins et scénario de Catherine Meurisse, Dargaud, 2019.
Il travaillait douze ou quinze heures par jour, pendant quarante ans de sa vie. Il a poussé tous les journaux de la France dans une controverse artistique. Il était temps autant défendu qu’attaqué. Eugène Delacroix, 1798-1863.
De son vivant, ses œuvres se vendaient pour presque rien. À sa mort, la foule se ruait sur la vente de ses croquis, ses dessins, ses esquisses, se disputait ses coups de crayon, ses éclaboussures de plumes. La foule paye ses essayages de pinceau plus cher que l’on n’achetait ses chefs-d’œuvre.
Entre anecdotes et illustrations grandioses, Alexandre Dumas raconte son amitié avec Eugène Delacroix lors de cette causerie. Un hommage vibrant et beau à l’ami, au peintre, au modèle, truffé d’aquarelles plus sublimes les unes que les autres.
« Le génie de Delacroix ne se discute pas, ne se prouve pas, il se sent. Quiconque vient demander l’exacte proportion des têtes, le dessin mathématique des bras et des jambes, l’observation exacte des lois de la perspective, celui-là doit détester Delacroix.
Mais quiconque se plaît à l’harmonie des tons, à la vérité du mouvement, à l’originalité de la pose, à la création, enfin, d’un sujet vivant d’animation, étincelant de couleur, profond de sentiment, celui-là sera fanatique de Delacroix !
Delacroix est né pour peindre. Enlevez-lui les couleurs, palettes, pinceaux, toiles, il peindra sur la muraille, sur le parquet, sur le plafond ! Il peindra avec le premier morceau de bois venu, du charbon, de la salive ou de la cendre. Il peindra ou il mourra de ne pas peindre… »
Le journal d’Anne Frank mis en scène par Ari Folman et illustré par David Polonsky, Calmann Levy, 2017.
S’attaquer à un récit comme celui-là n’est pas chose aisée. Mais quelle réussite face à ce pari fou. Condenser 360 pages en 160 pages illustrées pour rendre accessible l’histoire de cette héroïne à la nouvelle génération, ce n’était pas donné à tout le monde.
C’était un cadeau d’anniversaire le jour de ses treize ans. Un carnet. Qu’elle appellera Kitty et qui sera sa confidente de jour en jour.
Ses parents se sont mariés en 1925 en Allemagne et c’était loin d’être un coup de foudre entre eux. Sa sœur, Margot, est née en 1926. Trois ans plus tard, Annelies Marie Frank (Anne Frank) est venue au monde.
La famille Frank est juive. Afin d’échapper au régime d’Hitler, ils fuiront l’Allemagne et s’installeront à Amsterdam. Lorsque les nazis sont arrivés et ont pris le pouvoir, ceux-ci se sont fixé pour objectif d’éliminer tous les juifs de la société allemande, alors qu’ils représentaient moins d’1% de la population.
Nous, nous connaissons tous la suite. Qu’en est-il des plus jeunes ? Une adaptation à mettre entre toutes les mains. Un travail d’illustration réussi. De l’humour, du cocasse et de l’indispensable. Un chef d’œuvre du roman graphique.
✏️ Rédacteur invité : François Coune
Surnommé le livreur de mots, je m’appelle François, j’ai 24 ans, je vis à Bruxelles et je suis bookstagrameur via le compte @Livraisondemots.
Passionné de littérature depuis quelques années, j’ai décidé de partager l’une de mes raisons de vivre sur le réseau social Instagram depuis mars 2018.
Aujourd’hui je rassemble une communauté de plus de 20.000 personnes et je suis en collaboration avec bon nombre de maisons d’édition. Chroniques, coups de cœur, déceptions livresques mais aussi retours sur des restos bien de chez nous et coups de projecteur sur certains talents musicaux, je me diversifie tout en gardant la littérature et les mots au centre de tout. Le pouvoir des mots, qu’est-ce que c’est bon quand même !
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Ou jeter un oeil sur sa collection de bandes dessinées.
Image principale © Fred Duval / Didier Cassegrain / Dupuis