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La tendance n’est pas nouvelle, les rédactions de nombreux médias se battent pour rester indépendants face à la tendance d’une presse qui passe aux mains de quelques actionnaires influents et grands groupes (découvrir ici la carte Médias français, qui possède quoi proposée par Le Monde Diplomatique).

Que ce soit en kiosque, en ligne ou en librairie, le groupe 4 revues qui possède les titres La Revue Dessinée, TOPO, XXI et 6Mois lance un appel à dons et à abonnements, pour vous ou à offrir, pour préserver leur indépendance.

Journalisme & bande dessinée, une alliance du fond & de la forme

Si vous n’avez encore jamais ouvert un numéro de ces revues en kiosque, en librairie ou chez un proche qui a bon goût, voici quelques pistes pour vous donner envie de lire et soutenir ces projets sans équivalents.

La Revue dessinée

Lancée en 2013, cette revue trimestrielle propose des reportages en bande dessinée, en offrant à des journalistes et des dessinateur.trice.s de collaborer ensemble sur des enquêtes inédites ou en vulgarisant des essais sur des sujets particuliers.

Si le genre « BD du réel » est aujourd’hui l’un des plus visibles en librairie avec des best-sellers comme Cher pays de notre enfance – Enquête sur les années de plomb de la Ve République et Le choix du chômage de Benoît Collombat avec Étienne Davodeau puis Damien Cuvillier (lire notre coup de cœur) ; Algues vertes, l’histoire interdite d’Inès Léraud & Pierre Van Hove (lire notre coup de cœur) ; Capital et Idéologie en bande dessinée d’après le livre de Thomas Piketty par Claire Alet & Benjamin Adam … Sachez que ces titres sont liés à l’histoire de cette revue. Certains ont été pré-publiés, d’autres ont réuni les auteurs sur un sujet similaire ou d’autres ont été produits par l’équipe éditoriale directement en album.

La Revue dessinée propose des reportages pointus, des enquêtes au long court ou des décryptages de sujets d’actualité qui s’accompagnent très souvent de documents complémentaires, interviews, bibliographies, infographies … Et côté dessinateur.trice.s, c’est une belle école qui a fait éclore pas mal de nouveaux talents, qui en a révélé d’autres et qui propose également à des auteur.trice.s confirmé.e.s de réaliser des planches ou une couverture le temps d’un numéro.

TOPO

Une version « jeunesse » est lancée en 2016 par la même équipe, avec la volonté de proposer une revue pour les – de 20 ans qui soit aussi sérieuse et pointue, tout en ayant des sujets et un positionnement qui correspondent aux préoccupations des ados.

Là aussi, une belle réussite, d’autant plus que TOPO a affirmé sa propre voix, créant un magazine complémentaire plus qu’une déclinaison à La Revue dessinée, sans redite ni infantilisation. Les reportages se tournent un peu plus vers les nouveaux médias et l’actualité avec un ton plus fun, mais le sérieux et l’approche journalistique restent les mêmes.

Les auteurs font le point sur les élections ou enquêtent sur les youtubeurs, ouvrent un dossier sur le travail des enfants pour les grandes marques de vêtements ou se tournent vers le phénomène Beyonce. Plus éclectique et pop que la revue d’origine, cette version ado a le mérite de comprendre le lectorat auquel elle s’adresse.

XXI & 6Mois

On s’éloigne un peu de la bande dessinée, mais elle reste proche. Ces revues au format mook proposent aussi un journalisme au long court, avec des reportages et des sujets qui échappent à l’info en continu, au sensationnalisme ou à l’actu. Fondée en 2008, XXI propose des articles illustrés, avec un focus sur les longs formats, et un reportage en bande dessinée. De son côté 6Mois, qui arrive en 2011 par la même équipe, complète l’offre en laissant cette fois une large place à la photographie. Ces revues luxe font le pari de l’enquête politique, historique, du documentaire, de l’investigation …

Certains reportages initiés par la revue XXI ont aussi fait l’objet d’un album, comme Payer la Terre – A la Rencontre des Premières Nations des Territoires du Nord-Ouest Canadien de Joe Sacco (lire notre coup de cœur) ou Un bébé si je peux – Voyage en infertilité de Marie Dubois (lire notre coup de cœur).

En 2018, les revues passent dans le groupe 4 revues et en 2020 XXI change de formule pour rester dans l’air du temps, se démarquer un peu plus de La Revue dessinée et s’ouvrir à d’autres disciplines et intervenants.

Pour compléter ce tour d’horizon, vous pouvez jeter un œil sur nos articles chroniquant les très bons hors-séries en coédition avec Mediapart : Ne parlez pas de violences policières, Comment les idées d’extrême droite s’installent en France ou La présidence Macron sous enquête.

Une excellente idée d’abonnements à faire en cadeaux à vos proches — ou vous-même si ce n’est pas déjà le cas — mais vous pouvez également faire un don défiscalisé si vous souhaitez soutenir la presse indépendante.

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