
Depuis une vingtaine d’années Christelle Pissavy-Yvernault s’est attachée à écrire et co-écrire avec avec Bertrand Pissavy-Yvernault des monographies, des ouvrages biographiques, des articles et préfaces autour d’auteurs qui ont marqué l’histoire de la bande dessinée : Franquin, Jijé, Roba, Yvan Delporte, Rosy, Loisel, Gibrat, Francq, Lambil, Rabate, Dany, Greg, Gazzotti. Cette ancienne libraire a été également en charge du Patrimoine éditorial des éditions Dupuis et de la collection intégrales pendant près de 10 ans ; et en a profité pour mener de front avec Bertrand Pissavy-Yvernault La véritable histoire de Spirou, une imposante somme sur tout un pan de l’école franco-belge.
Avec Les Cahiers de la bande dessinée, Christelle Pissavy-Yvernault ouvre un nouvel espace de réflexion autour du médium en croisant témoignages et essais dans une collection qui s’inscrit dans l’héritage du fanzine lancé par Jacques Glénat en 1969 sous le nom Schtroumpf puis Schtroumpf : Les Cahiers de la bande dessinée. Un livre sortira, en 2025, sur cet héritage sous le titre Vingt-deux portraits à la plume et au pinceau qui reprendra des archives et articles de l’époque sous la plume de Numa Sadoul qui fut l’un des journalistes et rédacteurs en chef de la revue.
Mais n’anticipons pas trop et découvrons chaque livre de la collection avec Christelle Pissavy-Yvernault qui nous fait le plaisir de revenir sur les coulisses de cette collection, de ses ambitions et projets à venir.
Avec ce lancement, on découvre les 3 premiers livres de la collection des Cahiers de la bande dessinée, est-ce que vous pouvez nous parler de comment est née la collection et de son ambition ?
Christelle Pissavy-Yvernault : Je sors de 15 ans de travaux aux éditions Dupuis où j’étais exclusivement centrée sur Dupuis et j’avais l’envie d’ouvrir mon champ d’action. Mais aussi revenir à ce que l’on faisait avec Bertrand [Pissavy-Yvernault [avec qui elle travaille] avant d’être happés par l’histoire du Journal de Spirou. Et sentant un désintérêt de la part des éditions Dupuis sur leur histoire, je me suis dit que c’était le bon moment pour aller voir ailleurs.
L’histoire des Cahiers de la bande dessinée est logique, parce que dans nos recherches, on s’est très souvent appuyés sur les fanzines en général : les fanzineux —comme ils s’appellent eux-mêmes— ont eu la chance d’interroger des auteurs de bandes dessinées quand ils étaient en pleine possession de leur art Ils ont livré des témoignages sur lesquels on peut construire une partie de l’histoire, c’est tellement précieux.
Et à ce titre-là, les Cahiers de la bande dessinée étaient une revue de référence : je crois qu’ils ont été les premiers à faire des numéros spéciaux consacrés à des auteurs. Même sans moyens, sans les bases d’archives que nous avons à disposition aujourd’hui, c’était très complet. Ils ont fait un vrai bon travail, c’était des pionniers.
En proposant cette collection à Jacques et Marion Glénat, c’était évident qu’elle s’appellerait les Cahiers de la bande dessinée : à la fois pour rendre hommage au travail de Jacques Glénat et en même temps pour s’inscrire dans cette filiation. Ils avaient cette particularité d’être ouverts à toutes les chapelles, de célébrer les auteurs qu’ils aimaient et c’est plus ou moins la vocation de cette collection.
D’où le choix de ces trois premiers livres, il y a un livre de Frank Pé —un auteur qui n’a jamais publié chez Glénat— un livre sur Franquin et la réédition de mon livre avec Loisel.
Frank Pé ouvre la collection avec un essai sur le dessin et une réflexion sur son rapport à la bande dessinée —qui n’est ni un manuel ni une monographie— mais qui a l’envie d’ouvrir le débat. Est-ce que ce projet est le fruit d’échanges avec l’auteur ou une proposition ?
C. P.Y. : C’était une proposition qu’il avait faite aux éditions Dupuis, mais ils n’étaient pas intéressés par ce projet. Je trouvais ça regrettable parce qu’un auteur comme lui qui prend la parole pour défendre le dessin, pour défendre son métier ça mérite d’être écouté, d’être diffusé. Plus encore, quand c’est fait à la façon de Frank Pé avec tellement d’amour et de pertinence.
C’est un livre écrit en référence au mythique Comment on devient créateur de bande dessinée paru en 1969 et dans lequel Philippe Vandooren interrogeait Franquin et Jijé sur leur métier. Tous les dessinateurs de sa génération l’ont sur leur table à dessin. A son tour, Frank a voulu transmettre ce qu’il avait appris du métier. Et quand je l’ai lu, j’ai trouvé ça formidable, mais je lui ai demandé, « tu es où dans cette histoire ? Raconte-nous ton parcours, tes questionnements face à ta planche » Et ça a été un grand moment pour moi parce que je ne suis pas dessinatrice et je ne comprenais pas certains concepts ; et il me les a expliqués et c’est éclairant.
Il a fait là un vrai acte politique, c’est le parti pris de Frank Pé, sa façon d’entrevoir le dessin et celle de personne d’autre, un acte d’auteur en prolongement de son acte de dessinateur. À ce titre, il avait sa place dans la collection et même la première place.
Et en tant que premier livre de la collection, il y a un message, on a une invitation à d’autres auteurs de faire de même.

C. P.Y. : Oui, pourquoi pas ? C’est un projet plein d’intelligence, de passion. Ici, Frank Pé s’adresse autant à ses confrères pour partager son expérience et son amour du dessin qu’à de jeunes dessinateurs pour leur ouvrir les portes de la réflexion ou à des des lecteurs qui ne sont pas dessinateurs : ça permet d’entrevoir la difficulté du métier, la subtilité de leurs choix, de leur positionnement…
C’est vrai qu’il nous fait nous questionner nous-mêmes sur ce que l’on apprécie vraiment.
C. P.Y. : Oui, c’est ça. Et en introduisant des notions étrangères aux non-dessinateurs, il nous aide à mettre des mots sur des concepts, sur des choses qu’on voyait, mais qu’on ne sait pas bien verbaliser.
En septembre dernier, Frank a invité Denis Bodart, R-M Guerra, Mathieu Lauffray à venir discuter de dessin. Et ils en parlaient comme jamais je n’avais entendu des auteurs en parler. Et pourtant, comme vous, ça fait un paquet d’années que je questionne des auteurs, que je les écoute, etc. Mais quand ils sont entre eux —dans une espèce de connivence — ils abordent ces sujets avec une profondeur bien plus poussée que ce qu’on peut entendre parfois. C’était très fort comme journée parce qu’ils ont vraiment ouvert les portes de la création.
Frank, justement, déplore que, quand on parle de bande dessinée —journalistes, chroniqueurs, exégètes…— on parle plus de l’histoire que du dessin, et avec un vocabulaire assez pauvre, mais, en même temps, si les dessinateurs eux-mêmes ne parlent pas de leur métier, comment est-ce qu’on peut savoir ? Comment est-ce qu’on peut avoir les mots ? Il faut donner des clés, il faut qu’ils parlent d’eux, et c’est exactement ce que fait Frank dans Dessine !
Ça reflète exactement ça, et à part chez Emmanuel Guibert, je n’avais jamais lu une prise de parole comme ça, il n’y a pas vraiment d’équivalent.
C. P.Y. : Non, il n’y a pas d’équivalent, mais curieusement, j’avais demandé à d’autres auteurs de s’emparer de cet espace de parole pour parler de leur métier — ils le font bien souvent dans des masterclass— comme Régis Loisel, mais il m’a dit qu’il pensait avoir déjà tout dit dans notre livre d’entretiens. C’est vrai qu’il y a plein de manières d’aborder le sujet et de transmettre.
Justement, c’est le troisième livre de la collection qui vient de sortir. C’est une réédition du livre que vous avez fait ensemble il y a une vingtaine d’années, vous l’avez retravaillé pour cette nouvelle édition ?
C. P.Y. : Ce livre a toujours été mon chouchou. Depuis 20 ans, j’ai fait d’autres livres, j’ai appris de chacune de ces expériences, mais j’ai une tendresse particulière pour celui-là. Je dis ça de façon tout à fait décomplexée vis-à-vis des autres livres parce qu’à chaque fois que je fais un livre d’entretiens avec un auteur, je suis dans une espèce de sympathie, voire d’empathie avec lui, donc impossible pour moi de travailler avec un auteur qui ne me touche pas. Il faut qu’il y ait l’envie de le questionner, d’aller à sa rencontre. Lambil, Philippe Francq je vous aime, mais avec Régis il s’est passé un truc étrange dans la mesure où il se livre facilement, en toute confiance, —il fait de la psychanalyse sans le savoir— il se met à nu.

On a retravaillé le texte. J’avais des regrets d’avoir passé des sujets sous silence ou de ne pas être allé assez loin sur certains points, ou de voir des passages qui traînaient un peu en longueur, etc. Donc on a relu le texte, on a fait le tri, voire un gros élagage, et, en même temps, on a refait une série d’entretiens, 7-8 heures environ, qui ont complété tout ça.
On a également refait toute la maquette et repensé l’iconographie. J’en étais contente au moment où elle est sortie, mais, 20 ans après, je ne fais plus les choix iconographiques de la même manière, ou même la présentation. Là, on a eu accès à tous les originaux et on a traité ça à la manière d’un art book.
Justement, est-ce qu’on peut dire un mot sur les très belles maquettes de Philippe Poirier ? Sur la cohérence, sur les idées de jaquettes pliées ?
C. P.Y. : Philippe Poirier s’est fait connaître du milieu de la bande dessinée par son travail pour les éditions Black and White, qui est un éditeur de livres de luxe. C’est un très bon graphiste et un très bon technicien ; il a l’œil, le souci du détail, le goût et la passion du dessin et des images.

Je sors d’une dizaine d’années d’intégrales chez Dupuis avec des livres qui ont tous la même maquette, le même format, le même papier, et j’avais envie de plus d’ouverture, de liberté. La demande que je lui ai faite était de pouvoir identifier directement la collection sans enfermer la maquette dans trop de contraintes. Et Philippe nous a proposé cette maquette avec une jaquette américaine —imprimée recto verso, qui se déplie, qui prend 80% de la couverture. Elle permet des jeux visuels, une grande liberté, et c’est très plaisant.
On est actuellement en train de réfléchir aux prochains livres et on imagine d’autres façons de l’utiliser, de jouer entre le texte, le dessin, la photographie, etc.
La notion de patrimoine en bande dessinée est assez récente, les dossiers et livres qui l’accompagnent aussi, mais les livres sont bien accueillis et trouvent leur public ; comment vous voyez cette évolution, vous qui rencontrez le public autour de ces projets depuis presque 20 ans ?
C. P.Y. : Les pionniers des Cahiers de la bande dessinée et autres fanzines, dont on parlait tout à l’heure, on fait du patrimoine sans le savoir. C’était en direct. Nous, effectivement, on s’inscrit dans la lignée des travaux des fanzines, de Thierry Martens, de Numa Sadoul —ce n’est pas pour rien que j’ai fait ce livre d’entretiens avec lui, c’est une transmission, un passage de relai entre sa génération et la nôtre. Plus récemment, les universitaires s’y sont mis et s’en sont emparés à leur façon.
Aujourd’hui il existe plein d’approches différentes : universitaires, historiques ou plus généralistes. Ça foisonne. Même le livre auquel j’ai participé sur les éditions Dupuis [La Véritable histoire des éditions Dupuis, qui vient de sortir en novembre] est très singulier dans le genre. Il y a plein de choses possibles : on peut être créatif en parlant de la création.
Parlons de Numa Sadoul puisque vous publiez un livre d’entretiens peu de temps après la réédition de son Et Franquin créa la gaffe. C’est le making of du making of ?
C. P.Y. : Au départ ce n’était pas du tout ça. On avait déjà échangé au téléphone plusieurs fois, mais à Angoulême en 2023, c’était la première fois qu’on se voyait et c’est parti tout de suite sur les chapeaux de roues : on a parlé de Franquin, on a échangé des infos, des impressions… Et quand on s’est quittés, je lui ai dit que ce serait amusant qu’on fasse un bouquin ensemble, un jour. Je ne savais pas encore quoi, et deux mois après, l’idée est venue : « ça ne te dirait pas qu’on fasse, toi et moi, un bouquin sur Franquin ? Tu as été son ami, tu l’as vraiment côtoyé, moi je n’ai pas ce regard-là, mais on pourrait se compléter. »
Il était plutôt réticent en disant « ça va faire 20 pages, ça va intéresser qui ? 12 lecteurs… » Moi je ne m’étais pas posé ces questions-là : je fais les livres d’abord pour moi parce que je me positionne en tant que lectrice. Il s’est laissé convaincre, et on a eu la chance que Jacques Glénat accepte de le publier. La collection n’existait pas encore à ce moment-là.
Au départ, l’idée était d’échanger ce qu’on savait sur Franquin et que le plus simple était de structurer ça autour des entretiens qu’il a menés, que ça ferait une colonne vertébrale. Le fil conducteur serait l’histoire de ce bouquin de légende avec comme vrai sujet : parler de Franquin. De fait, c’est devenu une espèce de making of.
Il a eu le droit à une nouvelle édition il y a peu de temps, il aurait presque pu intégrer la collection.
C. P.Y. : Oui ! Et c’est bien dommage parce qu’il aurait aussi mérité d’être le numéro un de la collection. Mais peut-être qu’un jour ça se fera. Tout à l’heure, on parlait de la liberté des formats des bouquins de cette collection, et c’est parce qu’on voulait que les deux fonctionnent en paire que celui-ci a le même format et façonnage que Et Franquin créa la gaffe.
Je reviens à la collection des Cahiers de la bande dessinée, et est-ce qu’il y aura un album patrimonial pour en regrouper des passages clefs, des archives marquantes ?
C. P.Y. : Ah, mais vous écoutez nos conversations avec Numa. [rires] On prépare justement pour l’année prochaine un recueil de tous les entretiens de Numa pour les Cahiers de la bande dessinée. Ça s’appellera Vingt-deux portraits à la plume et au pinceau, parce qu’en 1976 Glénat avait sorti un petit recueil qui s’appelait Portraits à la plume et au pinceau qui était une sélection des entretiens de Numa pour les Cahiers de la bande dessinée. 50 ans plus tard, on le ressort en version intégrale, avec des bonus, etc. Ces entretiens ont valeur d’archive et ils sont cultes. C’est une photographie de ce qu’était la bande dessinée à une certaine époque. Il ne faut pas négliger ces petits documents.
En plus de ce travail d’éditrice, vous travaillez avec Bertrand sur le 3e tome de La véritable histoire de Spirou. Est-ce que vous pouvez nous donner une idée de votre quotidien d’autrice ?
C. P.Y. : Je jongle un peu avec tous ces projets, je passe d’un projet à l’autre. C’est beaucoup d’heures de recherches, d’échanges avec des auteurs, de retranscription, de lectures et de relectures, de rencontres… Par exemple, ce matin, j’ai répondu à des mails, puis j’ai poursuivi la transcription d’un entretien qu’on a eu avec un membre de la famille Dupuis, il y a 10 ans. Cet après-midi, je vais travailler sur le livre d’entretiens de Numa Sadoul. Je vais aussi travailler avec le graphiste pour la couverture de ce bouquin. J’essaye d’être organisée pour dégager du temps pour La véritable histoire de Spirou. Je n’ai pris aucun engagement d’écriture pour l’année à venir, parce que je veux que mon seul travail d’écriture soit celui-là. Il y a urgence à le faire, à le finir. Après, il y aura une espèce de libération morale.
Est-ce qu’en tant qu’éditrice, c’est difficile de savoir quand arrêter un livre, d’arrêter une pagination, parce que quand on fait de la recherche, des entretiens on a une quantité incroyable de matière ?
C P.Y. : Le fait d’être éditrice des livres que je fais permet d’avoir pleinement connaissance des vraies contraintes éditoriales : elles sont en délais, et elles sont financières. Après il y a la logique du bouquin, sa construction, la pertinence des choix, et tout ça se discute, mais ces deux contraintes-là, délai et budget, c’est du concret, et on ne peut pas y déroger.

La liberté est dans tout ce qui reste et quand je me lance dans un projet, je suis sans limites : tout est possible, je ne m’interdis rien à partir du moment où le projet y gagne. Par exemple, la maquette du livre avec Numa était terminée lorsqu’on est allés chez lui pour sélectionner 2-3 documents, faire des petites vérifications, mais je suis revenue avec 2h d’enregistrements supplémentaires qui n’étaient pas prévus. Seulement la discussion était partie sur une piste intéressante… J’ai négocié avec le graphiste pour reprendre la maquette et intercaler quelques pages. On était encore dans les temps, on l’a fait et c’est vraiment mieux. Être éditrice me permet d’avoir une idée concrète de la production — de savoir ce qu’il est encore possible de faire ou pas. Et ça ne me pose pas de problème, au contraire, car je sais l’investissement que j’y ai mis et que je suis allée au bout de ce que je pouvais. Mais, comme je m’en suis rendu compte avec le livre sur Loisel, 20 ans après, on peut toujours faire mieux. Ça, je l’ai appris de Régis Loisel justement, de l’investissement qu’il faut mettre dans ce que l’on fait. Le livre sur Delporte qui est sorti en 2009, ça fait longtemps qu’avec Bertrand on rêve de le refaire, mais, au moment où il est sorti, il était tel qu’on voulait qu’il soit.
Pour la pagination, c’est ce qu’on disait avant de démarrer l’interview, en parlant de votre dernier entretien avec Mathieu Lauffray où vous avez pris l’espace, vous vous êtes donné du temps : il faut se donner les moyens. En général je travaille sans contraintes lors de mes entretiens : je fais ce que j’ai à faire et après on voit. On peut toujours jouer sur la quantité d’images s’il y a trop ou pas assez de texte. Le livre sur Roba était prévu pour compter 30 000 signes… et on a écrit à notre rythme. C’est le graphiste qui a trouvé la solution pour faire passer le texte qui était trois fois trop long que prévu.
Pareil pour La véritable histoire de Spirou, on avait livré 800 000 signes pour le premier tome et là on doit rendre justice à Sergio Honorez —qui était un vrai éditeur intéressé par le patrimoine— et qui nous a proposé deux solutions : comme le livre ne rentrait pas sur 300 pages, soit on coupait le texte, soit on revoyait le découpage des trois tomes, ce qui nous permettait d’aller dans le détail. Je crois que ça fait partie des choses qui ont beaucoup plu aux lecteurs. Se donner les moyens, c’est ça qui fait la différence !
Vous en avez déjà un peu parlé avec le prochain livre avec Numa Sadoul, mais comment va s’orienter la suite de la collection ?
C. P.Y. : Les trois premiers livres de la collection sont assez emblématiques de ce qu’on va faire : essayer de trouver un équilibre entre parler de la bande dessinée, du dessin, des auteurs… II y a pas mal de livres qui sont sortis de-ci de-là, mais une collection permet une meilleure visibilité.
Dans l’histoire des éditions Glénat, il y a beaucoup de grands auteurs à mettre en avant et cette collection va permettre de faire. On a aussi l’idée de lancer une collection d’intégrales documentées. Au fil des décennies, Glénat a composé un catalogue avec des œuvres phares. Il y a plein de choses merveilleuses à traiter. Mais on va faire peu de livres par an, parce que c’est beaucoup de travail.
Les 3 livres fonctionnent bien ensemble, pour un lancement, on a effectivement une belle promesse.
C. P.Y. : Merci ! C’était enthousiasmant de le faire. Chez Glénat, ils ont été immédiatement séduits et réactifs, il faut vraiment rendre hommage à cet éditeur qui a du respect pour la bande dessinée, pour son histoire et pour ses auteurs. C’est quelque chose qui n’est pas assez dit. Ils ont à cœur de faire de beaux livres, de parler de la bande dessinée ; et la liberté d’expression n’est pas un vain mot chez eux. On a un vrai espace de liberté de création et de discussions.

J’espère que cette discussion vous a donné envie de découvrir ces premiers livres de cette collection et le travail de Christelle Pissavy-Yvernault, vous pouvez découvrir les 3 premières publications de la collection ici :
✍️ Dessine ! de Frank Pé
🎙 Franquin et moi, entretiens entre Christelle Pissavy-Yvernault et Numa Sadoul
🧚 Loisel, dans l’Ombre de Peter Pan entretiens entre Christelle Pissavy-Yvernault et Régis Loisel
Toutes les illustrations sont © Glénat / et les auteurices
Image de Une : extrait de la couverture de Dessine ! de Frank Pé ©Frank Pé/Glénat