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Édito
par Thomas Mourier - le 23/01/2025
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par Thomas Mourier - le 23/01/2025

Une enquête sur les coulisses du festival de la BD d’Angoulême révèle une agression sexuelle et parle de management toxique dans l’équipe organisatrice

Un dossier de Lucie Servin dans L’Humanité magazine (N°938) daté du 23 janvier 2025 revient sur la prochaine édition du FIBD —du 30 janvier au 2 février— en dévoilant qu’une ancienne employée a été licenciée suite à un viol durant l’édition de 2024 et la journaliste a interrogé plusieurs ancien.ne.s employé.e.s et évoque des cas de burn-out et un management toxique.

Illustration originale de JC MENU pour L’Humanité magazine ©JC MENU

MAJ du 24 janvier 2025 : le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême a publié un Communiqué de presse suite à la parution de cette enquête. Communiqué à retrouver à la fin de cet article.

Le dossier s’ouvre sur le nouveau sponsor principal du festival, l’enseigne de fast-food Quick [lire notre édito ici] et met en relation la recherche de sponsor du festival, ses comptes et les orientations prises ces dernières années. L’article est complété d’un focus de la journaliste Élisabeth Fleury sur les comptes de la société 9eArt+ et de son dirigeant Franck Bondoux qui gère l’événement. 

Ce focus sur les comptes et le montage financier de l’événement peut vous paraître familier, Maurice Bontinck avait publié un article “Franck Bondoux détient les clés du Festival” en 2011 dans La Charente libre. Xavier Monnier publie “Angoulême, en bande organisée” en 2022 sur Blast et s’appuie en particulier sur le Rapport d’observations définitives de la Chambre régionale des comptes de Nouvelle Aquitaine du 24 juin 2021. Enfin en février dernier, Philippe Capart et Nicolas Finet publient Angoulême BD – Une contre-histoire (1974-2024) où ils reviennent sur 50 de FIBD avec documents, interviews et réflexions personnelles avec un focus sur la période actuelle. On trouve pas mal de documents dont certains sont disponibles en ligne ici pour prolonger le livre. 

Depuis quelques années, cet aspect du festival revient chaque année, avec des éléments nouveaux ou non, mais pour la première fois cet article de L’Humanité magazine aborde la question du management et des personnes qui travaillent pour l’organisation. 

“Violée et licenciée”

Le titre choisi par Lucie Servin pour la dernière partie du dossier est glaçant, elle revient sur le témoignage d’une jeune femme embauchée du poste de responsable de la communication victime d’un viol lors de la 51e édition le vendredi soir de l’évenement. Elle portera plainte plusieurs jours après et attend aujourd’hui les conclusions de l’enquête de police indique l’article.

Entre temps elle est licenciée pour faute grave : “Raison invoquée: un « comportement incompatible avec l’image de l’entreprise », dans la mesure où la salariée serait apparue « à plusieurs reprises fortement alcoolisée et dans des temps où elle était entourée de collègues de travail et de tiers parties prenantes du festival. » Ces derniers, si l’on en croit cette version, n’ayant donc à aucun moment jugé bon de venir en aide à une collègue en détresse.  « Une double peine », confirme son avocat Arié Alimi, avec qui elle vient de saisir les prud’hommes.” [extraits de l’article].

« Violences sexistes et sexuelles : dans le milieu « gangréné » de la BD, « la parole se libère au compte-gouttes » »

En 2022 le collectif MeTooBD publie sur ses réseaux sociaux des témoignages de violences sexistes, de harcèlement et d’agressions sexuelles d’artistes à Angoulême. Une vingtaine de témoignages doublés d’une enquête de Violaine Jaussent, Eloïse Bartoli sur France Info où témoignent des autrices sur le climat “ancien” et encore problématique du milieu de la bande dessinée. 

Ce collectif est apparu suite à l’annonce de l’exposition Bastien Vivès annoncée puis annulée au dernier festival de la bande dessinée d’Angoulême (lire notre article dédié ici). Collectif également à l’origine de la conférence Les Raisons de la colère à Angoulême (lire le compte rendu ici). 

En avril 2023, Marie Kirschen titrait son article À quand un #METOO dans la bande dessinée ? dans la revue La Deferlante. Puis en 2023 toujours, Ellen Salvi à enquêté pendant plusieurs mois recueillant les témoignages de femmes mettant en cause les comportements problématiques de l’auteur Florent Ruppert, allant de l’emprise aux violences sexuelles.

Et aujourd’hui ce témoignage. 

L’article de L’Humanité magazine propose d’autres témoignages d’employé.e.s qui parlent de management toxique ou plutôt de son absence avec plusieurs anciens salariés ou prestataires interrogés à lire en complément. Le dossier complet de 6 pages est actuellement disponible en kiosque. 

MAJ du 24 janvier 2025 : le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême a publié un Communiqué de presse suite à la parution de cette enquête.
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