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par Republ33k - le 9/11/2015
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par Republ33k - le 9/11/2015

Dead Letters - tome 1, la critique

Cette semaine, Glénat Comics faisait le plein de titres radicalement originaux. Après le vampiresque Day Men, c'est au tour de Dead Letters de débarquer chez l'éditeur français, après sa première publication outre-atlantique du côté de Boom! Studios.

Et comme la création de Matt Gagnon, celle de Christopher Sebela, un confrère journaliste qui a fait ses armes de scénariste avec du Captain Marvel ou encore de l'Alien vs Predator, est très surprenante. Si surprenante d'ailleurs que je ne me permettrai pas de spoiler le postulat de base de Dead Letters.

Simplement, sachez que dès le premier numéro, le scénariste va à l'encontre des conventions avec une révélation qui n'arrive pas à l'issue de ce chapitre initial, mais bien au beau milieu de son intrigue. On oublie alors cette introduction somme toute commune du héros qui se réveille sans aucun souvenir, mais avec des réflexes de tueur, littéralement.

Avec sa révélation, Sebela emmène tout de suite Dead Letters sur un terrain plus original, aux frontières du fantastique et du surréalisme, et je dois bien l'avouer, pour notre plus grand plaisir. Il est d'ailleurs très amusant de constater que les deux dernières sorties de Glénat Comics partent d'un postulat très générique - les vampires pour l'une, le héros amnésique pour l'autre - pour développer un univers hors du commun.

En l'occurrence, c'est de ce côté là que l'album brillera le plus, puisque le scénariste parvient à déployer toute une mythologie - c'est le cas de le dire - au fil des chapitres, qui sauront piquer toujours plus votre curiosité. Il faut dire que Sebela a à sa disposition un bac à sable complètement dingue, que je vous laisserai découvrir en vous lançant dans la lecture.

Expérience qui sera d'ailleurs un poil gênée par les nombreuses erreurs de narration qui parcourent cet album. Outre une utilisation récurrente des ellipses spatio-temporelles - qui à la rigueur, pourraient s'expliquer par le manque de pages ou encore grâce à l'univers présenté - on note trop de raccourcis et autres facilités d'écriture. Et si vous êtes du genre à tiquer lorsque le héros et sur le point de se faire tuer par le méchant mais que celui-ci est prêt à le faire travailler pour lui trente secondes plus tard, vous risquez d'être expulsés de l'historie.

Qui par ailleurs, à une saveur très particulière et donc appréciable. S'inspirant de la Blacksploitation et des films de gangsters, le jeune dessinateur Chris Visions offre à Dead Letters une ambiance vraiment sympathique, parfois sublimée par des compositions très dynamiques. Dommage que son trait soit si brouillon au détour de quelques pages, mais on mettra ça sur le compte du manque d'expérience.

Comme Day Men, Dead Letters est une histoire qui paraît classique mais qui cache un univers riche et original. Mais contrairement à la première série, la création de Christopher Sebela tombe dans les pièges tendus par sa propre narration, et souffre d'un manque de pages évident. Côtés dessins, le résultat est à double tranchant avec une certaine originalité qui vire parfois au brouillon. Enfin, Glénat remet ça avec seulement quatre chapitres (encore une fois très bien emballés par des bonus et proprement conclus) pour 15 euros. La note est salée pour une série qui mérite d'être découverte mais qui n'a de toute évidence pas toutes les armes pour rivaliser avec les autres indépendants.

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