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par Republ33k - le 14/03/2016
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par Republ33k - le 14/03/2016

Howard le Canard - tome 1, la critique

Son apparition dans le film Guardians of the Galaxy semble avoir ramené Howard the Duck (ou le canard, si vous êtes plus à l'aise avec la langue de Molière)  sur le devant de la scène. Immense crossover justifiant toutes les folies, Secret Wars était ainsi la parfaite occasion de lancer une nouvelle série consacrée au Canard, qui a déjà été reconduite dans une nouvelle mouture, outre-atlantique. Mais revenons chez nous, avec l'arrivée de ce bon Howard dans la collection 100% Marvel de Panini Comics.

Signées par Chip Zdarsky (dessinateur de Sex Criminals, qui assure ici le scénario) et Joe Quinones (Batman '66, Dark Avengers), ces nouvelles aventures du personnage voient le canard tenter de s'imposer comme détective privé dans les rues de New York, ville déjà pleine à craquer de héros. Et en plaçant le pauvre Howard dans ce contexte de concurrence exacerbée, Zdarsky va s'attaquer à une véritable - mais douce - parodie du genre super-héroïque.

Ainsi, si les premières pages laissaient présager un énième titre à la sauce Deadpool, l'écriture de Zdarsky a tôt fait de se déployer, pour s'extraire du spectre du clown mercenaire, et ainsi imposer un ton très particulier à l'histoire, à mi-chemin entre critique de l'industrie et humour totalement absurde. Et si ce premier album n'échappera pas à son étiquette de "Deadpool pour hipsters" l'équipe créative s'avère assez solide pour se hisser au-dessus de la myriade de titres inspirés par le Clown Mercenaire actuellement proposés par Marvel.

En ressort un titre très - peut-être trop, pour être honnête - référencé, mais absolument drôlissime. Qu'elles soient loufoques ou plus convenues, les vannes de Zdarsky font mouche, et sont accompagnées par un Quinones dont le style - tout droit sorti des sixties - épouse totalement la folie de cette série.

Il faut dire que le scénariste fait un usage assez brillant de l'humour méta, en sortant petit à petit des sentiers battus et des références universelles, avant d'embrayer sur un style qui n'est pas sans rappeler son titre phare, Sex Criminals. Ironiquement, c'est avec les planches d'Howard the Duck qu'on prendra conscience de la relation fusionnelle entre Zdarsky et son collègue Matt Fraction, puisqu'on retrouve un peu de Sex Criminals dans ce titre, même avec une seule moitié du duo à bord. Zdarsky jouera ainsi régulièrement avec les techniques qui ont fait la renomée de la série d'Image, comme une avalanche de vraies-fausses notes en bas de page, par exemple.

Les amateurs du titre paru chez Glénat Comics devraient donc vite retrouver les marques humoristiques, et manger une sacré tartine de rire. Pour  vous donner un exemple précis, la façon dont le scénariste et le dessinateur utilisent Spider-Man - et se moquent de sa fâcheuse tendance à perdre ses proches - est tout simplement hilarante. L'avalanche de gags dans ce style devrait ainsi ravir tous les lecteurs, qu'ils soient ou non attirés par le trait, parfois un petit peu limite, il est vrai, de Joe Quinones.

Un peu plus intellectuel qu'un Deadpool, Howard le Canard parvient à utiliser l'humour méta et un maximum de références pour faire passer de chouettes messages, sur l'édition de comics d'une part, et sur la société (en filigrane), de l'autre. Drôlissime, finement dialogué et bourré d'invités de marque (en termes de personnages et d'artistes) ce premier tome d'Howard le Canard est la dose d'humour absurde soigné qui manquait au catalogue de Panini Comics.

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