Pour sa nouvelle vague de sorties, le label comics de Glénat, revigoré par d'excellentes séries comme Sex Criminals, s'offre Orphelins. Un comic book qui nous vient d'Italie, car réalisé par deux auteurs de la région de Rome : le scénariste Robert Recchioni et le dessinateur Emiliano Mammucari.
Une fois n'est pas coutume, commençons par l'édition, puisque Glénat Comics inaugure un nouveau format avec cette série. Plus petit que ses pairs, celui-ci est souple et trônera sur votre étagère du haut de ses 17 par 24 centimètres. Un bel ouvrage, dans la récente lignée des produits proposés par l'éditeur, et dont la qualité d'impression rendra honneur aux dessins d'Emiliano Mammucari et de son compagnon Alessandro Bignamini (qui s'occupe de la seconde partie de ce premier tome) sans oublier l'impeccable travail des coloristes Lorenzo De Felici et Annalisa Leoni (elle aussi créditée pour la seconde partie).
On feuillette l'album, et on est bien vite attirés par les traits très propres du dessin, ainsi que par la richesse des couleurs, qui combinés à l'édition, font de ce premier tome d'Orphelins une bande-dessinée particulièrement solide visuellement. Il faut dire que l'univers ici développé, de la science-fiction militaire dans la lignée d'un Starship Troopers, prédestine Orphelins et son groupe de soldats à un certain attrait visuel.
Et il se trouve que le duo dessinateurs susnommés - dont les styles sont quasiment indicernables à vrai dire - s'en sort avec les honneurs et nous offre un honnête univers de science-fiction, qui pourra toutefois s'avérer cruellement généraliste pour les plus instruits d'entre-vous. En effet, si on sent l'appréciable influence de grands classiques du genre dans les planches, on regrette que les concepts et designs présentés soit plutôt communs.
Du moins, pour le moment, puisque derrière son apparence de récit militaire bas du front - elle s'y limite parfois, il faut tout de même le reconnaître - l'histoire nous cache bien des surprises, et notamment une approche plutôt originale du lien qui unit le maître à l'élève. A défaut d'être radicalement originale, l'intrigue de Robert Recchioni avance ainsi à grands pas, et la composition efficace des planches l'accompagne dans sa course. Orphelins se lit ainsi vite et bien, comme une expérience complète d'ailleurs, mais avec suffisament d'indices sur la suite pour nous faire attendre le second tome !
Au passage, seules sont à déplorer quelques facilités scénaristiques assez évidentes, l'histoire passant parfois un peu vite sur des moments clés pour mieux filer vers des scènes de batailles épiques. Le rythme soutenu, qui se retrouve d'ailleurs jusque dans la parution originelle de la série (un tome tous les trois mois), a donc un prix. Mais on saura la payer étant donné l'efficacité de la narration et dialogues de Recchioni.
Amateurs de SF (militaire), Oprhelins est assurément fait pour vous. Plutôt impressionnante visuellement, la série, derrière une forme plutôt commune, nous annonce quelques surprises du côté du fond. En attendant, vous risquez fortement d'être divertis par les aventures de nos super-soldats orphelins !
Disponible dès le 26 août prochain en librairies !