« Aujoudui, j’ai 8 ans. Et mon nom, cé Elisa. Même si tou le monde m’appelle zazabizar. Quand je parle, les Grands me regade aavec de gros zieux tou ronds. Ils aimeré comprendre un son, un mot, queqquechoze… Mais mes lerttes se mélange et parvienne toujours à s’essapper ! »
La vie d’une jeune « dys »
Elisa a un problème avec les mots. Ceux-ci sortent de sa bouche tout emmêlés. À l’école, les autres élèves l’appelle « Zaza bizar ». Alors Elisa se recroqueville sur son monde intérieur : ses pirates célestes, son ami « l’abre », et « l’arianée du soir » qui depuis vient la visiter la nuit. Après de nombreuses visites chez des « pessialites », le verdict tombe : Elisa est dys. Dysphasique, dyslexique, dyscalculique, dysorthographique.
Zaza bizar, c’est une plongée dans la tête d’une très jeune « dys » et de ses problèmes. Album plus que bande dessinée, Zaza Bizar marque par son thème, mais aussi par son traitement.
Des grandes pages lunaires qui émerveillent
Graphiquement, Nadia Nakhlé (déjà autrice de Les oiseaux ne se retournent pas) nous propose de grandes pages lunaires et crépusculaires, splendides et pleines d’imagination. Textuellement, l’ouvrage se présente comme un journal intime dans lequel Elisa nous raconte ses journées, avec sa langue baroque et heurtée, parsemée de fautes d’orthographes qu’elle corrige parfois directement sur les pages. Le résultat surprend, interloque, émerveille souvent. Plus qu’un simple parcours de « dys », Zaza bizar est un véritable album jeunesse bourré de poésie, à découvrir sans tarder.
Zaza bizar, de Nadia Nakhlé, Delcourt
Images © Nadia Nakhlé / Delcourt

